Les écologistes, empêcheurs de pomper en paix !
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Si M. Graciet, président de la Chambre d’Agriculture Nouvelle-Aquitaine veut « manger des écologistes », comme il vient récemment de le déclarer à la presse sous couvert d’humour, qu’il prenne bien garde à ne pas s’étouffer au vu et su de l’ensemble des citoyen.ne.s !

Europe Écologie Les Verts Poitou-Charentes souhaite lui ré-expliquer ce qu’il « n’arrive pas à comprendre » dans sa position, pour lui non fondée sur « des données scientifiques ou économiques ».

Oui, les écologistes s’opposent aux bassines. Voici pourquoi :

Impact du dérèglement climatique :
Nul ne peut désormais en nier les conséquences catastrophiques. 97 % des scientifiques qui travaillent sur le sujet estiment que la Terre se réchauffe en raison des activités humaines. Le rapport Acclima Terra de la Région Nouvelle-Aquitaine confirme et indique qu’il faut restaurer les conditions naturelles d’une alimentation des systèmes hydriques (superficiels et souterrains) avant d’autoriser la création de tels stockages. M. Graciet n’aurait-il pas été destinataire de ce rapport ?

Cet hiver, les pluies n’ont pas été suffisantes pour reconstituer les nappes souterraines. Cette situation est hélas appelée à se renouveler d’année en année. Pomper l’eau dans ces conditions est absurde et met en danger notre ressource en eau potable. Qui peut penser raisonnablement pouvoir remplir des bassines alors que les nappes et les cours d’eau sont déjà en souffrance ?

Impact environnemental :
Prélever dans des cours d’eau et nappes souterraines a un impact négatif sur les milieux aquatiques en mettant à mal la biodiversité. Les pêcheurs le savent bien !
Les paysages sont défigurés par la taille démesurée de ces ouvrages. Pour rappel, la bassine envisagée à Amuré mesurera quelque 10 mètres de haut pour une superficie d’environ 25 terrains de football ! Avec 3 mois de pompage non stop, autant dire que les zones humides vont passablement souffrir…

Aspect économique :
Ce sont les contribuables qui, par le biais de leur facture d’eau ou leur impôt, paieront la plus grosse part (70 % de fonds public pour ce projet privé, soit environ 60 millions d’euros !). Tout ça pour seulement 200 agriculteurs, majoritairement des céréaliers conventionnels, alors qu’ils sont plus de 1.200 en ex-Poitou-Charentes. A l’heure où une grande majorité de Français.e.s réclame plus de justice sociale, M. Graciet trouve semble-t-il normal qu’un tel projet qui ne bénéficierait qu’à 12 à 15 % d’exploitants et qui détruirait des terres agricoles puisse interroger…

Comme il trouve normal que les agriculteurs qui toucheraient ce jackpot n’auraient en contrepartie aucun engagement contractuel solide à fournir pour abandonner leur modèle agricole actuel, destructeur d’emplois de proximité et pollueur pour notre environnement et notre santé.

M. Graciet est donc disposé à « manger » également les 350.000 marcheurs de samedi et les 189.000 jeunes de vendredi du week-end dernier qui ont manifesté pour le climat, ainsi que les 569.574 signataires de la pétition « Nous voulons des coquelicots » ?

Le fait qu’il affirme partager ses convictions avec le Président de Région pose par ailleurs question sur l’influence de ces lobbys agricoles auprès de la Région, alors que celle-ci s’apprête à voter une feuille de route sur la transition écologique.

Si M. Graciet veut montrer qu’il se préoccupe vraiment d’écologie, qu’il remette en cause les pratiques consistant à produire toujours plus, avec force intrants, sur de grandes surfaces, des cultures non adaptées à notre climat.

EELV se tient à son entière disposition pour lui expliquer les démarches à effectuer pour ce faire, et le mettre en contact avec tous ces paysans qui ont déjà entrepris cette transition pour leur plus grand bonheur et celui des consommateurs.

 

Didier COUPEAU
Secrétaire Régional
06.37.64.66.99
https://poitoucharentes.eelv.fr/
Monique JOHNSON et Jean-Paul BODIN
Porte-parole
06.15.81.05.69 et 06.77.64.97.07