Niort, le 14 août 2013
L’annonce faite ces derniers jours par l’association des irrigants Aquanide suscite interrogations et inquiétudes. Notamment parmi les responsables de la santé publique en charge de l’alimentation en eau potable, qui interpellent régulièrement les acteurs politiques pour trouver des solutions aux problèmes posés par les pollutions diffuses issues de l’agriculture.
Ces retenues de substitution favorisent la poursuite de modèles agricoles de plus en plus consommateurs et dépendants des ressources naturelles, dominés par la monoculture de céréales et l’extension des agrocarburants. Or, ce modèle ne permet pas d’assurer la production d’eau potable dans des conditions sanitaires satisfaisantes. Il en est de même pour la protection des milieux aquatiques et de la biodiversité de la faune et de la flore, dont la surmortalité des abeilles est l’un des symboles les plus préoccupants.
Il faut rappeler que ces « bassines » sont financées à plus de 70 % par des fonds publics, ne sont jamais rentables, et sont surtout remplies par des prélèvements dans les nappes phréatiques, et donc dans des réserves qui alimentent les cours d’eau en période d’étiage. C’est une solution irresponsable pour les finances publiques et les milieux naturels, et nuisible à un développement équilibré des territoires ruraux.
Aujourd’hui, en Poitou-Charentes, plus de 95 % des linéaires des cours d’eau et plus de 60 % des nappes sont déjà pollués. La loi sur l’eau de 2006 et la Directive Eau de 2000 nous engagent vers un bon état écologique des cours d’eau pour 2015. La non atteinte de cet objectif contraindrait la France à payer des astreintes dont le montant serait faramineux… et bien sûr réglé une fois de plus par le contribuable !
En Poitou-Charentes, alors que toutes les études convergent pour proposer une très forte diminution des volumes d’eau consacrés à l’irrigation (de 40 à 80 % selon les endroits), ces ouvrages viendraient encore renforcer la main mise sur l’eau de quelques agro-industriels. De nombreux agriculteurs non irrigants ou utilisant beaucoup moins d’eau (polyculture-élevage) se verraient ainsi privés d’une partie supplémentaire de cette ressource si précieuse, ainsi que d’aides publiques toujours captées par une même catégorie d’agriculteurs non représentative de la profession.
Europe Écologie Les Verts propose un modèle économique d’avenir, basé sur une agriculture paysanne produisant des aliments sains, créatrice de nombreux emplois non délocalisables et respectueuse de la nature. Nos élus, à tous les niveaux, travaillent sans relâche à sa mise en œuvre.
Didier COUPEAU Secrétaire Régional EÉLV 06.37.64.66.99 |
Stéphane TRIFILETTI – 06.58.53.66.25 Laurence MARCILLAUD – 06.16.09.76.42 Porte-parole EÉLV Poitou-Charentes |