(Photo NR Eric Pollet)
Niort, le 17 janvier 2013
Une action musclée, manquant hélas d’élégance, s’est déroulée à Melle ce mercredi 16 janvier devant la permanence de la ministre de l’Écologie Delphine Batho.
Derrière ces agissements violents, c’est l’idée du « laisser faire » libéral que réaffirme le syndicat des grands exploitants agricoles intensifs.
C’est l’ouverture libérale des marchés agricoles à la concurrence internationale qui est à l’origine des graves crises que connaît l’élevage.
De la même manière, le manque de régulation provoque une concentration agricole continue et la destruction des emplois : de nombreuses exploitations disparaissent au profit de fermes toujours plus énormes.
Par ailleurs, la spéculation accentue le rapport de force des céréaliers au détriment des éleveurs…
Dans ce contexte, les revendications libérales de la FNSEA sont une insulte aux paysans de Poitou-Charentes. Alors que la « ferme Poitou-Charentes » se fait vieillissante, c’est une nouvelle politique agricole qu’il convient de mener. Elle devra permettre d’engager une meilleure répartition des productions sur le territoire, de renforcer et développer les productions à forte valeur ajoutée, respectueuses de l’environnement et créatrices d’emplois.
L’approche fondée sur l’agronomie prônée par les ministres Le Foll et Batho nous semble aller en ce sens. Dans ce cadre, ils peuvent compter sur notre soutien.
Ils auraient notre appui total s’ils abrogeaient les décrets et directives du passé sarkozyste, dont :
– le passage de la limitation de 170 kg d’azote par ha de surface épandable à 170 kg par ha de surface totale, ce qui revient à autoriser une augmentation d’environ 20 % les épandages d’azote.
– la nouvelle grille pour les vaches laitières qui pénalise fortement et injustement les systèmes herbagers, véritable encouragement à maintenir les animaux à l’étable avec maïs/soja !
EELV Poitou-Charentes dit :
- Oui pour aider l’agriculture biologique,
- Oui pour venir en aide aux éleveurs à l’herbe,
- Oui pour soutenir les systèmes de culture aux assolements diversifiés,
- Oui pour favoriser les exploitations à taille humaine qui revitaliseront nos territoires en créant des emplois,
- Oui pour encourager le respect de la santé humaine et de l’environnement,
- Oui pour faire respecter le plan Ecophyto 2018,
- Oui pour réhabiliter nos marais qui retiennent l’eau et sont des zones humides vivantes,
- Oui à un tourisme éco-responsable dans des milieux vivants…
Les caciques de la FNSEA sont enfermés dans des schémas de pensée d’un autre siècle. Ils oublient que la loi sur l’eau de 2006 et la Directive Eau de 2000 nous engagent vers un bon état écologique des cours d’eau pour 2015…
La non atteinte de cet objectif contraindrait la France à payer des astreintes d’un montant faramineux, réglés par le contribuable !
Il est irresponsable de ne pas anticiper cette échéance primordiale pour construire un vrai modèle agricole soutenable : la FNSEA feint de l’oublier en médiatisant ses agissements qui ne sont rien d’autre qu’un acte indigne de candidat-e-s en campagne électorale.
Didier COUPEAU
Secrétaire Régional
06.37.64.66.99
Stéphane TRIFILETTI
Porte-parole régional
06.58.53.66.25
Laurence MARCILLAUD
Porte-parole régionale
06.16.09.76.42
Lire l’article de la Nouvelle République : Trois cents agriculteurs pour alerter ministre et électeurs