Entrevue avec Frédéric Cuvillier, ministre des transports : Les élu-e-s EELV plaident pour la mobilité du 21e siècle
Partager

Dans la cour du ministère des transports : François de Rugy, Michel Perrier, Véronique Massonneau, Jean-Philippe Magnen et Tony Demeurant.

Reçue ce mardi par le ministre des transports, une délégation d’élu-e-s EELV du Poitou-Charentes et des Pays de la Loire, dont la députée Véronique Massonneau, a mis l’accent sur les alternatives à des projets d’infrastructures « au coût prohibitif et à l’impact environnemental irréversible ».

Ainsi, plutôt que de mettre en chantier l’A831, une autoroute sur pilotis à travers le marais poitevin (option déjà repoussée en son temps par François Mitterrand), ils ont préconisé, côté route de réaliser le contournement de Marans. Un tronçon qui coûterait environ 35 millions d’euros, contre 890 millions pour l’autoroute. Côté rail, ils ont insisté sur l’urgence à rénover la ligne Bordeaux-Nantes, notamment sur la partie La Rochelle-La Roche-sur-Yon. Cette ligne existante nécessite une remise à niveau qui profiterait aux nombreux usagers qui la fréquentent. Un nouvel arrêt à Velluire (Vendée), ouvrirait ce territoire en évitant la logique du tout transport routier.

Concernant le projet de LGV Poitiers-Limoges, les alternatives ont été également avancées : sécurisation et l’amélioration de la RN entre Poitiers et Limoges ; renforcement de la desserte TER sur la ligne existante Poitiers-Limoges et investissement dans la modernisation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, qui mettrait Limoges à 2h20 de Paris sans LGV.

« Dans les derniers bilans de la SNCF, on voit clairement que la fréquentation des TGV se tassent, tandis que les TER ou Intercités sont plébiscités par les usagers, ont souligné les élus EELV. Nous ne pouvons plus raisonner à coups de grands projets, en ignorant que le prix du péage ou du billet va condamner ces infrastructures impossibles à rentabiliser, tandis que l’environnement aura été encore sacrifié ».

Les élu-e-s EELV sont ressortis satisfaits de ce rendez-vous : « Le ministre n’a pas éludé les questions. Toutefois, il n’a pas pris d’engagement précis, en affirmant clairement que les décisions n’étaient pas prises, explique Véronique Massonneau. Relevant bien les conclusions du rapport Duron, il a qualifié l’entrevue de « rendez-vous d’étape ».

Le ministre a également déclaré que les événement récents, avec la suspension de l’écotaxe et les conséquences financières qu’elle entraîne, influeraient sur les décisions concernant les investissements sur les infrastructures de transports des Contrats de Projet État Région (CPER).