La proportionnelle, encore une promesse de campagne d’Emmanuel Macron sur le point d’être enterrée.
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C’était un engagement programmatique du Président, l’introduction d’une part de proportionnelle, vraisemblablement 20%, aux prochaines élections législatives. Il n’en sera rien. Le projet est sur le point d’être abandonné alors qu’une meilleure représentativité des françaises et des français à l’Assemblée Nationale est plus que jamais nécessaire face à l’érosion de la confiance des citoyen.ne.s en leurs représentant.e.s et institutions. Rappelons que la proportionnelle est un mode de scrutin défendu par Europe Écologie Les Verts, au même titre que la reconnaissance du vote blanc.

Serait-ce trop demander que le Parlement reflète la réalité politique du pays ? Quels sont les avantages de la proportionnelle, pourquoi est-elle tant décriée en France ?

Tout d’abord, il faut souligner le fait que la France est le seul et unique pays des 27 membres de l’Union Européenne dont l’élection des parlementaires ne se fait pas selon un mode de scrutin proportionnel partiel ou intégral. Chez nos voisins, il y a souvent un palier de trois (Italie) à cinq (Allemagne) pour cent des votes afin de pouvoir obtenir des élu.e.s. En France, le souvenir de l’instabilité parlementaire de la IVème République est souvent évoqué pour expliquer la défiance envers un système mixte ou de proportionnelle intégrale. A cela, on peut répliquer que l’Allemagne élit ses représentant.e.s du Bundestag à la proportionnelle intégrale et que cela n’a nullement empêché Angela MERKEL d’effectuer quatre mandats à la Chancellerie. En France, suite à l’adoption du quinquennat et de l’inversion du calendrier parlementaire, l’Assemblée Nationale n’apparaît plus que comme une chambre d’enregistrement acquise au Président de la République et dont les député.e.s godillots voient leur fonction réduite à celle de béni-oui-oui infantilisé.e.s.

Pour que vive et s’exerce la démocratie, la proportionnelle est nécessaire. Les groupes politiques doivent être amenés à former des coalitions de gouvernement (sur un projet politique) ou d’opportunité (sur un texte de loi précis) et à travailler ensemble au lieu de s’enfermer dans un schéma majorité / opposition stérile. Apparemment, cinq ans c’est bien assez long pour réformer les retraites, casser le modèle social et produire des lois sécuritaires, mais trop court pour sortir d’un présidentialisme omnipotent et redonner une voix au peuple…

Monique JOHNSON
Porte-parole
06 15 81 05 69
Océane MARIEL
Porte-parole
06 34 17 04 00
Jean-Pierre LARTIGE
Secrétaire régional
06 85 72 62