Lettre ouverte à Alain Rousset pour un moratoire
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Monsieur le Président,

Une commission mixte regroupant les commissions « Agriculture » et « Transition écologique », convoquée le 11 avril prochain, portera sur les projets de dispositifs « hydraulique agricole – infrastructures hydrauliques et hydraulique individuelle » du Plan Stratégique Régional de la Nouvelle-Aquitaine. C’est-à-dire le financement des retenues de stockage de l’eau par les fonds européens FEADER que gère le conseil régional.

Outre une date située en pleines vacances scolaires et annoncée très peu à l’avance, ce qui ne garantit pas une participation optimale des élu-es de ces commissions, nous nous étonnons que cette discussion ne soit pas ouverte à l’ensemble des conseillères et conseillers régionaux.

En effet, le sujet à l’ordre du jour, qui s’inscrit dans les problématiques d’hydrauliques agricoles, suscite des débats particulièrement vifs dans de très nombreux territoires de Nouvelle Aquitaine. Des événements dramatiques sont intervenus encore récemment, comme vous le savez.

Vous savez aussi, puisque nous l’avons dit lors de la plénière du 27 mars, que nous condamnons fermement la violence, d’où qu’elle vienne. Avant même la manifestation de Sainte-Soline, nous appelions à la non-violence. Nous pensons qu’il faut revenir au sujet principal, le partage de l’eau, si nous voulons contribuer à l’apaisement.

Dans le contexte social et juridique pour le moins instable des dernières semaines autour du sujet de l’eau et de l’irrigation agricole, il nous semble que cette commission en comité très restreint est inadaptée quant aux enjeux du temps. Il est en effet indispensable de mettre en œuvre les conditions d’un débat démocratique ouvert et transparent au sein de notre institution. Ce débat poserait les conditions permettant de renouer un dialogue totalement rompu dans les territoires autour de

ces problématiques de l’eau et de flécher les aides FEADER en intégrant les limites planétaires via des systèmes résilients.

Lors de la dernière plénière, nous vous avons interpellé en ces termes :

« Un moratoire immédiat pour retravailler ces questions est indispensable, nous le disons depuis si longtemps. La désescalade et le dialogue sont nécessaires […] L’accompagnement de la Région au financement des bassines dans ce contexte est inadapté. Nous demandons que les 4 millions d’euros dédiés soient discutés démocratiquement directement dans notre assemblée plénière, et pas en catimini. »

Il nous semblerait particulièrement indiqué à ce stade, au moment de construire notre feuille de route NéoTerra 2, de redéfinir les modalités d’intervention de la Région. Un moratoire au niveau des financements des retenues de stockage permettrait de revenir à un débat de fond, apaisé, avec l’éclairage de scientifiques, sur le sujet de la gestion et du partage de l’eau, ainsi que le réclament, entre autres, plus de 160 élu-es des Deux-Sèvres.

Aussi, nous vous proposons de vous rencontrer, Monsieur le président, afin d’entamer un échange constructif, permettant de formuler des propositions et ainsi à terme favoriser et renouer le dialogue entre toutes les parties prenantes dans nos territoires.

Dans l’attente de vos réponses à nos propositions, veuillez agréer, Monsieur le

Président, l’expression de nos très cordiales salutations.

Christine Seguinau, Co- présidente du groupe

Stéphane Trifiletti Co-président du groupe