Marche avec les loups : soutien à Jean-Michel Bertrand
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Début 2020, certains activistes agricoles en sont encore à faire la chasse aux loups et à ceux qui les défendent.

Jean-Michel BERTRAND, réalisateur du film « La Vallée des loups », sort son second opus « Marche avec les loups » en ce début d’année. Pris à parti, il est menacé de mort par des individus qui se revendiquent du monde agricole. Pourtant la démarche naturaliste entreprise est de faire comprendre à la population que le temps de la peur du loup est révolu, que le loup est un marqueur de naturalité essentiel et un habitant légitime des montagnes, des forêts et des campagnes. Ce film cherche juste à comprendre, donner à voir le mystère de l’expansion du loup sur de nouveaux territoires.

Le loup revient sur les terres françaises dans les années 1990. Malheureusement pour lui, le loup ne sait pas qu’elles lui sont formellement déconseillées. Espèce protégée, qu’à cela ne tienne, on tire, on abat sous couvert de l’État. Cette année encore, les pouvoirs publics cèdent aux pressions d’agriculteurs, d’agricultrices et d’élu·e·s, maires ou parlementaires nationaux, et acceptent d’augmenter encore les « quotas » d’abattage : près de 100 autorisations d’abattage sur les 530 loups recensés. Loin d’accompagner une cohabitation envisageable et nécessaire, le loup est présenté comme le nuisible public N°1.

Le pastoralisme et l’élevage sont en souffrance, le loup est un bouc émissaire du mal-être mais est loin d’en être la seule cause. On indemnise pour obtenir la paix sociale sans pour autant demander que toutes les garanties de protection ne soient appliquées par les éleveurs. Pourtant, nos voisins italiens et espagnols avec 2000 loups de part et d’autres des Alpes et des Pyrénées démontrent qu’une cohabitation est possible.

Les élu·e·s doivent maintenant prendre de la hauteur, leur mission : être les diplomates du renouveau du monde sauvage, en n’opposant pas éradication et sacralisation, mythes et histoires. Ainsi, ils-elles seront les garant·e·s d’une génération nouvelle qui prend la mesure de la crise du vivant.

Il est également dommage que certain·e·s journalistes ne montrent que la haine et le rejet du loup sans chercher à comprendre les raisons de ces réactions épidermiques notamment en creusant la symbolique du loup dans les campagnes.

EELV Poitou-Charentes apporte son soutien franc et ferme aux naturalistes, qui comme Jean-Michel BERTRAND, offrent par la connaissance et le dialogue, une main tendue pour pacifier le débat et la compréhension de l’autre. Ces femmes et hommes qui s’engagent doivent être non seulement salué·e·s mais soutenu·e·s dans leur entreprise et leur action.

EELV Poitou-Charentes demande à ce que soient recherchées et remises à la justice les personnes qui profèrent des menaces graves sur autrui en raison de son engagement scientifique, artistique ou militant.

Enfin, EELV Poitou-Charentes se réjouit du retour du loup en Poitou-Charentes constaté sur les départements de La Vienne et de La Charente-Maritime.

 

 

EELV Deux-Sèvres, EELV Poitou-Charentes avec l’appui scientifique de
M. Farid BENHAMMOU Docteur d’Agro Paris Tech Professeur de Géographie,
CPGE, Poitiers Chercheur associé, Laboratoire RURALITéS,
Tribune Libération : Le Loup, la culture et les menaces de mort (Janvier 2020)

Contact : Sandra VIDARD
 06 06 63 74 94